L’équilibre acido-basique

En matière de santé, on évoque désormais l’équilibre acido-basique du corps comme une mesure importante à prendre en compte. A tel point qu’il serait même la clé dans la compréhension de certains terrains pathologiques !

Comment ça marche ?

Le pH (potentiel hydrogène) mesure la concentration en ions hydrogène d’une solution aqueuse. Il se mesure sur une échelle de 0 à 14, du plus « acide » au plus « basique » (ou « alcalin »), avec un équilibre à 7.

Notre corps, composé en moyenne à 65% d’eau, n’y échappe pas et se situe donc quelque part entre acidité et alcalinité. On mesurera principalement le pH sanguin – et plus précisément le pH plasmatique. En temps normal, celui-ci varie entre 7,38 à 7,42 (donc légèrement alcalin). Notre organisme s’efforce de préserver cette valeur moyenne de 7,40 mais il arrive parfois qu’il n’y parvienne plus !

On parle alors « d’acidose » en-dessous de ces valeurs, et « d’alcalose », si l’on se trouve au-dessus.

Pourquoi est-ce important ?

Par son métabolisme, notre organisme produit en permanence des déchets acides. Pour que l’équilibre soit maintenu, ces déchets doivent être éliminés ou neutralisés. Divers mécanismes sont pour cela mis en œuvre, dont :

• La ventilation pulmonaire (elle s’accélère en cas d’acidose et décroit en cas d’alcalose)
• La fonction rénale plus lente, agit par excrétion des excès

Cette régulation mobilise les bases fournies par l’alimentation. Mais si celle-ci n’en contient pas suffisamment, alors l’organisme doit puiser les substances minérales alcalines (calcium, potassium, magnésium, etc.) dans ses réserves : os, dents, cartilages…

Et c’est problématique ! Cette déminéralisation peut entrainer d’importants effets (liste non exhaustive) :

Quels sont les facteurs d’acidité ?

Nos populations occidentales sont aujourd’hui en acidose chronique. L’alimentation très riche en protéines animales (qui laissent des résidus acides dans le corps) y est pour beaucoup. Cependant, des facteurs moins évidents mais tout aussi importants sont à prendre en considération :

• Rythmes de vie effrénés (stress, tensions, exposition importante aux écrans, manque de sommeil, etc.)
• Hygiène de vie inadaptée (sédentarité, infections, tabac, alcool, pollutions, etc.)
• Facteur émotionnel (cogitations excessives, peurs, agressivité, etc.) ; point primordial en MTC

Personnellement je résumerais ainsi : nous exposons en permanence notre organisme aux diverses toxines environnantes, sans prendre le temps de l’entretenir, d’écouter ses besoins. La spiritualité est volontiers délaissée au profit du divertissement et la consommation compulsive qui nous permettent d’ignorer nos fragilités, par peur de les confronter.

La facilité du moment prend ainsi le dessus sur un travail personnel, essentiel à l’épanouissement. Et tout état pathologique quel qu’il soit en est la représentation… L’équilibre acido-basique en est simplement une mesure scientifique supplémentaire pour nos esprits cartésiens.

Régulation et mesure

Outre les changements subtils de long terme qui consisteront à identifier les éléments qui nous sont nocifs (sources de tensions physiques/psychiques) au quotidien, 2 axes principaux de régulation pourront être employés.

Le sport contribuera à une meilleure oxygénation, un renouvellement des liquides organiques, et une élimination facilitée des toxines.

L’alimentation permettra quant à elle un apport équilibré en éléments nécessaires au bon fonctionnement de nos organes/entrailles. Ce point complexe fait l’objet de nombreuses études et seul un nutritionniste serait à même d’en fournir toutes les subtilités. Pour connaître le caractère acidifiant/alcalinisant d’un aliment, on se penchera notamment sur son indice PRAL (potentiel renal acid load).

Cependant, voici une classification relativement simple à considérer au quotidien.

Ainsi, les acides sont évacués principalement par nos reins. La mesure d’acidité de l’urine permet de savoir si le corps rejette des quantités « normales » d’acides. Un taux d’excrétion important signifiera que le corps cherche à rejeter un trop plein d’acides. De ce fait, on en déduit une corrélation entre pH urinaire et pH sanguin. Sans en être une mesure parfaite, elle constitue donc une méthode simple pour déterminer le niveau d’acidité du corps.

On se procure pour cela (en pharmacie) du papier réactif. 3 mesures par jour sur 5 jours sont nécessaires pour que le test soit concluant :

• La 2^e urine du matin (la 1ere étant naturellement trop acide)
• Celle avant le repas du midi
• Celle avant le repas du soir

Chez les personnes en bonne santé, le pH urinaire variera entre 5 et 7,5, la valeur idéale se situant entre 6,2 et 6,8 le matin et entre 6,8 et 7,5 le soir.