Le jeûne, une thérapie naturelle

L’importance des connaissances scientifiques et leurs apports dans le domaine de la santé est inestimable… mais en abusons-nous ? Diabète, hypertension, obésité, et cancers se multiplient alors que la consommation de médicaments explose. Sont-ils devenus un réflexe excessif face aux troubles et pathologies dont nous souffrons ? Et si nous sous-estimions largement les capacités de défense innées de notre organisme ?

D’étonnantes études font régulièrement parler du jeûne, perçu de plus en plus comme une véritable thérapie alternative et naturelle.


Principe, intérêts et risques

Même si les premiers fondements scientifiques ne remontent qu’au XIXe siècle, le jeûne est pratiqué depuis longtemps pour ses vertus diététiques et thérapeutiques. Ainsi, il y a pès de 2500 ans, Hippocrate aurait affirmé :
« Il faut être mesuré en tout, respirer de l’air pur, faire tous les jours (…) de l’exercice physique et soigner ses petits maux par le jeûne plutôt qu’en ayant recours aux médicaments ».

D’importantes études émergent depuis plus de 50 ans en Russie, Allemagne et aux Etats-Unis, pour explorer cette forme de thérapie.

La plus récente, menée par des chercheurs de l’Université de Californie du Sud (USC), démontre que ne pas nourrir son corps pendant 72 heures permettrait de relancer le processus de régénération.
« Cela donne le feu vert à la moelle osseuse pour reconstruire l’ensemble du système immunitaire (…), et la bonne nouvelle est que le corps se débarrasse des parties du système immunitaire abîmées ou âgées et inefficaces, pendant le jeun. Et si vous partez d’un système fortement endommagé par une chimiothérapie ou le vieillissement, les cycles de jeûne peuvent permettre de créer, littéralement, un nouveau système immunitaire», explique le Pr. Valter Longo. (L’étude a été publiée dans « Cell Stem Cell », revue scientifique : lien).

Pour les scientifiques, cette découverte est particulièrement utile aux personnes dont le système immunitaire est affaibli, notamment celles atteintes d’un cancer et suivant une chimiothérapie ! Autre fait remarquable observé : il réduit la présence de l’enzyme PKA liée au vieillissement et au développement des tumeurs.

Pratiqué sérieusement, le jeûne procure d’autres bienfaits que l’organisme ressent rapidement :

  • Effet “spa” : « en jeûnant (…) la flore intestinale est au repos, elle n’est plus en contact avec de la nourriture toxique et se rééquilibre. La production de sébum est donc réduite, les impuretés disparaissent, la peau se régénère et devient plus lisse » selon le Dr. Wilhelmi de Toledo. Cela profite également aux cheveux, fortifiés, ainsi qu’aux dents, blanchies.
  • Détox : le système digestif, souvent mis à rude épreuve est désormais au repos, ce qui permet au foie et aux parois intestinales de se régénérer, à l’estomac et au pancréas de se reposer, ainsi qu’à la flore intestinale de se rééquilibrer.
  • Brûleur de graisse : le jeûne contraint le corps à puiser dans nos réserves excédentaire de graisses, et brûle ainsi des calories (même si ce n’est pas là le but premier). La conséquence directe est un risque amoindri d’être sujet aux maladies cardio-vasculaires.
  • Effet Zen : cela peut paraître contradictoire mais l’absence d’alimentation permet à l’esprit de se libérer et de faire un véritable ménage dans nos pensées pour atteindre un état de sérénité. C’est pourquoi afin de profiter pleinement de cet effet il est nécessaire de rythmer le jeûne d’activité relaxantes et « saines » faisant la rupture avec le quotidien (méditations, marches, etc.).

Les risques d’un tel exercice sont cependant réels et certaines précautions s’imposent. Un encadrement en clinique spécialisée est d’ailleurs recommandé si la durée de la diète excède 3 jours, cap autour duquel le corps subit l’« acidose », augmentation de l’acidité du sang, qui peut causer entre autres : nausées, vertiges, étourdissements.


Mode d’emploi

Il existe principalement 2 façons de jeûner.

La première dite “hydrique“, consiste à boire exclusivement de l’eau, en supprimant toute autre forme d’alimentation.

La deuxième est le jeûne Buchinger (du nom de son inventeur). Il s’agit de la version “light” de la pratique, une variante plus douce pour le jeûneur, largement répandue et proposée en clinique. Tout aussi efficace, elle consiste en un apport alimentaire de 250 Kcal/jour, pris sous la forme de jus de fruits frais et de bouillons de légumes. L’apport de liquides en grande quantité est là encore de mise avec eau, tisanes et autres infusions aromatiques; l’intérêt principal de cette version étant la traversée moins difficile de la phase d’acidose par le corps.

Quelle que soit la méthode retenue, il faudra toujours garder en tête ces quelques règles qui assureront le bon déroulement de votre jeûne :

  • Un jeûne ne s’improvise pas !
    Il convient de prévoir une période dans votre emploi du temps qui lui sera entièrement dédiée, en prenant bien soin de tenir compte de la phase de réalimentation, délicate (il est vivement déconseillé de travailler pendant votre diète). Cela doit être avant tout un moment de détente, pour se ressourcer, loin du cadre de votre vie quotidienne.
    De même, un travail préparatoire est conseillé 1 à 2 semaines avant le début d’un jeûne, afin d’habituer progressivement notre corps aux changements qui l’attendent: réduction des portions lors des repas, et de plus grands apports hydriques (1,5l à 2l d’eau par jour idéalement), une plus grande activité physique, sont ainsi recommandés avant un jeûne.
  • Un jeûne est toujours encadré
    Du fait des risques que cela peut représenter, une diète de plus de 3 jours doit impérativement se faire entourer de professionnels qui s’assureront régulièrement de votre état de santé (mesures quotidiennes, exercices physiques contrôlés, etc.). Cela est d’autant plus important au cours des phases :

1. D’acidose : durant laquelle peuvent apparaître nausées, vomissements, vertige

2. De réalimentation: très délicate pour le corps et devant être strictement surveillée

Respecter cette règle importante vous assurera de passer un bon moment, sans avoir à vous soucier d’un quelconque danger potentiel pour votre santé.
A noter : les activités exercées doivent essentiellement être source de plaisir; le but n’est pas là de réaliser des prouesses physiques pour se surpasser… Il s’agit au contraire de se faire du bien tout en respectant son organisme, en veillant à ne pas le brusquer. Une évolution douce et progressive au sein du jeûne est la garantie d’effets bienfaiteurs optimaux.

Une liste de quelques cliniques spécialisées dans le jeûne thérapeutique est proposée plus bas.

  • Un tournant important.
    Plus qu’une simple diète, le jeûne se vit physiquement et mentalement ! La quasi-totalité des personnes l’ayant essayé affirment d’ailleurs que la sensation de faim ne se ressent que les 3 premiers jours, pour ensuite laisser place à un inexplicable sentiment de bien-être, sérénité et contentement, que le corps (et donc l’esprit!), semble pouvoir alors expérimenter, “nettoyé” de tous les excès et informations parasites vécus au quotidien.
    Cette véritable remise à zéro des compteurs est donc une occasion rêvée pour envisager son quotidien de manière plus sereine, dans un corps qui aura retrouvé vigueur et santé. En toute cohérence, se débarasser des mauvaises habitudes (alimentaires ou pas) pouvant polluer notre hygiène de vie au quotidien est la meilleure façon de tirer pleinement profit d’un jeûne salvateur, marquant un nouveau départ.

Où jeûner ?

Mis à part des stages “jeûne et randonnée”, il n’existe pas de cliniques spécialisées dans le jeûne thérapeutique en France, à ce jour. En Europe, les plus connues et réputées se trouvent en Allemagne, Espagne, et Russie.
En voici quelques unes :

  • ESPAGNE

    – Clinica Buchinger Marbella
    Apartado 68
    29600 Marbella
    www.buchinger.es

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *