Selon la pensée populaire qui veut que « l’on récolte ce que l’on sème », chaque évènement qui nous arrive est le fruit d’actions dont nous sommes les décideurs : « j’ai travaillé dur, donc j’ai eu le droit à une augmentation », « j’ai trop mangé, donc j’ai pris du poids », « j’ai épargné, donc j’ai les moyens de m’offrir ce voyage », etc.
Cependant, la vie ne saurait se résumer à cette séduisante logique, qui reste incomplète sans l’introduction d’une dimension aléatoire. En effet, que l’on parle de chance, de facteur humain, voire d’accident… nos parcours individuels nous ont largement démontré au fil de notre existence que la probabilité d’un imprévu n’est jamais nulle !
Et si tout ne se passe pas « comme prévu » ?
La peur de cet élément incontrôlable et imprévisible constitue la racine du souci. Et qui dit souci dit pensée…
La capacité à penser est une aptitude formidable que possède l’Homme, mais à outrance celle-ci peut être destructrice pour son hôte qui se retrouve envahi d’un flot incessant d’images/idées/réflexions inutiles, l’isolant et entravant sa capacité vivre en harmonie avec son environnement ici et maintenant.
Ce sentiment peut prendre diverses formes selon son degré : une préoccupation passagère, un stress temporaire, ou alors des inquiétudes incessantes, le tracas, l’anxiété, l’angoisse, voire l’obsession, le surmenage intellectuel… La psychologie comportementale nous a appris que nous ne sommes en effet pas tous égaux en termes d’aversion au risque, et que nous gérons donc différemment un tel facteur pénible qui continue à « s’imposer » à nous, malgré toutes les avancées technologiques et le confort de vie à notre disposition.
Ce phénomène affecte particulièrement nos sociétés occidentales, où la pensée continuelle est le lot quotidien d’un bon nombre de personnes qui vivent littéralement dans leur tête devenue lieu de refuge, incapables de lâcher prise vis-à-vis de leur situation et leur entourage. Cela explique :
En Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), le souci est l’émotion de l’élément Terre, dont la saison est l’Intersaison, l’organe est la Rate, le climat est l’humidité, le mouvement est la maturation, et l’ouverture est la bouche.
La présence de soucis affecte directement la Rate mais aussi l’Estomac, entraille qui lui est reliée. Une personne qui s’inquiète systématiquement pour un rien aura une faiblesse au niveau de l’énergie de ces viscères, causant des troubles en rapport avec ceux-ci. Ce sera également le cas d’une personne dont la situation financière, personnelle ou familiale est très exposée, lui causant du souci.
La fonction première de la Rate étant principalement le « transport et la transformation des choses » sur le plan aussi bien physique que psychique, une perturbation du Qi de cet organe occasionnera des troubles importants de cette sphère de production et de digestion (Cf. la Rate pour plus de détails).
Si une légère inquiétude (tel un stress) liée à une situation donnée peut être un formidable moteur de réaction productive, elle est en revanche destructrice pour l’individu qui n’en sort pas, voire l’adopte comme mode de vie. Se faire du mauvais sang (littéralement) en permanence occasionne un blocage important de Qi, alors que les cogitations excessives provoquent une agitation de l’Esprit ! Cette perturbation cause ainsi une implacable sensation de nébuleuse, avec tout ce que cela implique en terme de perte de repères. L’effort de lâcher prise et d’acceptation n’en devient que plus compliqué pour la personne concernée, incapable d’évoluer sereinement dans son espace et son temps… On observe ici un lien avec la Peur très étroit !
Le praticien au travers des soins prodigués (Cf. section “Soins” pour plus de détails) pourra favoriser ce retour à l’équilibre en travaillant sur l’apaisement de l’Esprit et lui faire retrouver la clarté dont l’être a besoin pour digérer sereinement les évènements de la vie et s’épanouir.